MODE D'ATTERRISSAGE
INTRODUCTION DE NOTRE DIRECTEUR EN CHEF DES INVESTISSEMENTS, LIONEL DE BROUX
Nos Perspectives d’investissement pour 2023, publiées en décembre, avaient pour titre « Préparez-vous à l’atterrissage ». À l’heure où les banques centrales resserrent leur politique monétaire dans le but de juguler l’inflation, tout le monde se demande si elles seront en mesure d’orchestrer un « atterrissage en douceur » pour leurs économies respectives, à savoir une situation de récession modérée, sans pic significatif du taux de chômage et avec juste assez de destruction de la demande pour freiner l’inflation.
À mi-parcours de l’année 2023, la procédure d’atterrissage a commencé, tout particulièrement aux États-Unis, où nous prévoyons une récession limitée plus tard dans l’année. L’économie européenne a pu compter sur des mesures de relance budgétaire, sur l’absence de crise énergétique et sur le renforcement des chaînes d’approvisionnement, mais cela n’a pas suffi à soutenir le secteur manufacturier. En conséquence, nous constatons de fortes disparités entre les pays, puisque l’Allemagne est déjà en récession, tandis que les économies qui s’appuient davantage sur les services se portent mieux. Plus tard dans l’année, l’Europe pourrait recevoir un coup de pouce de la Chine - si sa réouverture est pleinement concrétisée - dans la mesure où il s’agit de l’un de ses principaux marchés d’exportation. La Chine représente en effet une lueur d’espoir pour l’économie mondiale en ce sens qu’elle fait figure d’exception dans le cycle de resserrement mondial. En outre, son redémarrage économique consécutif à la fin de sa politique « zéro Covid » pourrait être en train de s’amorcer, au moment même où la dynamique s’essouffle dans le reste du monde, sur fond de durcissement des conditions financières.
À l’heure actuelle, le paysage de l’investissement, considéré avec un peu de recul, révèle un tableau contrasté qui ne plaît ni aux pessimistes ni aux optimistes. L’inflation globale marque le pas, mais la majorité des
banques centrales des pays développés sont confrontées au même problème : l’inflation sous-jacente s’avère plus tenace que prévu et reste bien supérieure à leur objectif de 2 %. La croissance s’est clairement éloignée des sommets atteints après la pandémie, mais les marchés du travail sont extrêmement tendus et les dépenses de consommation résistent plutôt bien. Les bénéfices des entreprises dépassent les attentes, mais diminuent en valeur absolue, et pour ce qui est du reste de l’année, l’heure est à l’inquiétude. Les turbulences bancaires - qui ont conduit à l’effondrement de trois établissements financiers de premier plan - se sont stabilisées, mais nous approchons de la fin des cycles de relèvement des taux des banques centrales et le durcissement des conditions de crédit commence à se faire sentir. Nous ne saurons qu’a posteriori si le resserrement a été excessif.
Les marchés ne parviennent pas à déterminer si le verre est à moitié plein ou à moitié vide. Ils ne cessent de retomber dans leurs travers et de supposer que les tensions du marché ou l’accroissement du risque de récession obligeront la Fed et les autres banques centrales à baisser prochainement leurs taux d’intérêt, jusqu’à ce que des données robustes viennent les faire douter.
Les banques centrales, quant à elles, cherchent encore à savoir si les taux devront rester durablement plus élevés, bien conscientes qu’elles ne peuvent pas encore crier victoire dans leur lutte contre l’inflation.
S’il était laissé libre cours à l’optimisme des marchés concernant les baisses de taux, les conditions financières pourraient s’assouplir, ce qui réduirait à néant une partie des progrès accomplis jusqu’à présent dans la lutte contre l’inflation. En outre, les décideurs politiques tiennent absolument à éviter de revivre ce qui s’est passé dans les années 1970, lorsque la politique de « stop-and-go » de la Fed a engendré une spirale
inflationniste qui a mis des années avant d’être enrayée (Annexe 1.1).
La divergence qui subsiste entre la trajectoire de politique monétaire suggérée par le marché et celle que les décideurs politiques ont définie dans leurs orientations prospectives est source de déception et de volatilité potentielle sur les marchés financiers. Cette réalité, ainsi que l’assombrissement des perspectives de croissance mondiale et l’absence de certitude quant au scénario d’atterrissage (celui-ci se ferat-il en douceur ou sera-t-il plutôt brutal) déterminent le positionnement défensif de notre portefeuille à l’approche du second semestre.
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